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Vers l’entreprise de demain

Le monde change, les modes de communication évoluent. Les nouvelles tendances bouleversent notre façon de travailler, de penser, de collaborer, d’innover…
En quoi ces mutations vont-elles impacter votre modèle économique et votre organisation ? Face à ces enjeux, quelles postures adopter ?

Nous avons eu la chance de participer à un événement organisé par la CCI Hauts de France sur le thème de « Vers l’entreprise de demain ».

Au cours de cette soirée, Mickaël DANDRIEUX, sociologue de l’imaginaire*, nous a parlé de l’embrouille entre les entreprises et la société et nous a donné un éclairage très riche et en résonnance avec notre vision d’agence en pleine transformation.

Une brouille entre l’entreprise et la société ?

La société, c’est l’espace vide, fertile, entre les individus. En d’autres termes, Mickaël Dandrieux nous explique que ce qui fait la société, ça n’est pas l’agrégat mais une possibilité que les choses arrivent ; C’est ce que l’on peut appeler un ensemble tensiophile – c’est dans ce contexte qu’il considère qu’il y a de la vie ! Pour exemple, les bons moments de la vie et que l’on retient sont ceux qui ont généré un état de tensions et non des moments de vie banaux. La société actuelle, que nous formons,  est sur le même registre : ce qu’il y a dans l’espace vide entre les gens est catégorisé en 8 thèmes :

  • l’assurance : plus besoin de désir
  • l’assouvissement : plus besoin d’attendre, tout tout de suite !
  • la certitude : plus besoin de vibrer
  • la sécurité : pas besoin de se battre
  • la preuve : pas besoin de croire
  • la complétion : pas besoin de mission
  • l’exaucement : pas besoin de rêver
  • le remboursement : pas besoin d’économiser

Sur cette base, on en vient à comprendre pourquoi notre société vit une crise ;

 Le philosophe, Augustin Berque, définit la crise : « la crise planétaire provoquée par les sociétés modernes repose sur la séparation des hommes d’avec leur environnement ».

Mickaël Dandrieux explique que l’Homme a vu et compris ce qui produit la vie pour, dans un second temps, la tuer !  Les 150 dernières années en témoignent. Au fil du temps, l’homme s’est concentré sur la matérialité, les choses visibles de suite,  en perdant de vue son environnement. En d’autres termes, la crise planétaire est provoquée par la société moderne elle-même ! (obnubilée par la maitrise et le contrôle de soi et de la nature).

Comment sommes-nous arrivés là ?

L’histoire nous montre que l’Homme a divisé pour vaincre, divisé pour régner, divisé pour produire. Nous avons construit la société sur la division, parfois même à se séparer de soi même (le nombre de suicides n’a jamais atteint actuellement un niveau aussi élevé). La division est une vertue.

Augsutin Berque qualifie : «La modernité est insoutenable écologiquement car elle détruit la nature, inacceptable esthétiquement car elle tue le paysage et injustifiable moralement car elle accroit les inégalités. Autrement dit, elle contrevient à tous les grands repères de l’axiologie humaine : le Bien, le Beau, le Vrai »

A travers cette citation, Augustin Berque explique parfaitement la discorde entre la société et les organisations en général. Cet état est simplement le résultat de ce qu’a construit l’Homme, c’est ancré en chacun de nous.

L’homme a réussi à se séparer de son environnement, de ses actes, de ses prochains et de lui même. Et nous prenons pleinement conscience, aujourd’hui, que ça n’est pas une bonne idée ni le bon projet !

La chrématistique : la mauvaise voie des entreprises

 Un documentaire de 2006 « The corporation » porte sur : « si l’entreprise était une personne, quel serait son profil psychologique ? ». Son profil serait un psychopathe : pas de responsabilité sur son environnement, peu d’écoute des gens qui l’entourent …

Initialement, on a cette idée que ce qui est produit à l’intérieur de l’entreprise reste dans l’entreprise ; les conséquences des actes n’ont pas d’impact dans la société extérieure.

Le récit possibiliste résume bien l’entreprise des années 80 : « tout ce qui peut être fait devrait être fait et tout ce qui marche financièrement est donc bon ».

Pourquoi ça change ?

Selon Mickaël Dandrieux l’économie s’est construite positivement avec ce qui fonctionne.

 A côté, s’est construite « la chrématistique » : l’art de faire des affaires, de créer de la valeur mais pas la bonne !

On se pose donc la question aujourd’hui parce que la transformation digitale a fait entrer la société dans l’entreprise. Et c’est ce qui provoque donc la transformation sociétale aujourd’hui : l’entreprise privée réalise qu’elle est en continuité avec la société, la collectivité et la vie des gens.

Que fait-on avec cela ?

L’exemple d’entreprise, la CAMIF, qui était alors en liquidation, a été reprise par Emery Jacquillat. L’objectif de relance intègre une mission d’entreprise et une raison d’être forte :

« Proposer des produits et services pour la maison, conçus au bénéfice de l’homme et de la planète. Mobiliser notre écosystème (consommateurs, collaborateurs, fournisseurs, actionnaires, acteurs du territoire), collaborer et agir pour inventer de nouveaux modèles de consommation, de production et d’organisation ».

Roberto Bobbio, philosophe, nous renvoie à cette question : « si la fin justifie les moyens alors qu’est-ce qui justifie la fin ? » 

Dominique Sergent 

Sociologue de l’imaginaire : permet de donner des outils pour comprendre la société à travers la sensibilité, l’émotion et appliquer ces méthodes au monde de l’entreprise. La mission du sociologue de l’imaginaire est de réconcilier l’entreprise et la société

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